La voisine de cellule d’Asia Bibi témoigne de ses 8 années passées dans le couloir de la mort au Pakistan
« Plusieurs fois, on m’a dit que si je me convertissais à l’islam, ma condamnation à mort serait transformée en prison à vie et que je serais finalement libérée. J’ai toujours dit non. (...) Je préférerais être pendu plutôt que de renier Jésus-Christ. »
Shagufta Kausar a été arrêtée en 2013 avec son mari, Shafqat Masih. Au Pakistan, ils ont été accusés de blasphème pour avoir envoyé des SMS offensant le prophète Mahomet. Pendant 8 ans, elle est restée dans le couloir de la mort.
Acquittée faute de preuve avec son mari en 2021, elle a continué à subir des menaces de mort. Un appel à leur élimination avait été lancé sur les réseaux sociaux. C’est finalement en Europe que le couple de chrétiens pakistanais a obtenu le droit d’asile.
L’organisation Aide à l’Eglise en Détresse a pu interviewer Shagufta. Elle commence par expliquer l’origine du jugement initial pour blasphème.
« En prison, nous avons été torturés. Les policiers ont dit à mon mari que s’il n’avouait pas, ils me violeraient devant lui, alors il a avoué, même si nous étions tous les deux innocents. »
Shagufta et Shafqat sont restés 8 mois en prison avant d’entendre le jugement qui décidait de leur condamnation à mort. A la suite de ce verdict, Shagufta a subi des tentatives de chantage.
« Plusieurs fois, on m’a dit que si je me convertissais à l’islam, ma condamnation à mort serait transformée en prison à vie et que je serais finalement libérée. J’ai toujours dit non. (...) Je préférerais être pendu plutôt que de renier Jésus-Christ. »
Pendant l’incarcération de leurs parents, les enfants devaient « se cacher des fondamentalistes musulmans qui menaçaient de les attaquer ».
C’est la libération de sa voisine de cellule avec laquelle elle priait, Asia Bibi, qui lui a redonné de l’espoir. Aujourd’hui libérée et réfugiée en Europe, elle regrette de ne plus pouvoir vivre au Pakistan à cause des extrémistes qui menacent sa vie.
M.C.